Député à Québec
Ayant démontré ses capacités de leader pendant la campagne de l’été 1867, Laurier est courtisé pour l’élection provinciale de 1871. Il se présente comme candidat pour le comté de Drummond-Arthabaska. La période électorale s’étend du 28 mai au 11 juillet. Laurier vit une campagne passionnée qui confirme sa force et sa détermination. Son charisme et ses talents d’orateur lui permettent d’affirmer qu’il sera un politicien digne de mandats à l’Assemblée nationale.
Le 11 juillet 1871, il est élu comme député provincial de Drummond-Arthabaska, par 750 voix. C’est le début de 48 ans de vie politique.
Dès sa première semaine à l’Assemblée nationale, sur la colline parlementaire à Québec, Wilfrid Laurier traite des domaines sociopolitiques, de l’industrie, de l’immigration industrielle, des fondements du progrès et de la prospérité du Québec.
Mais, il ne faut pas très longtemps avant que Laurier s’ennuie sur la colline parlementaire de Québec et qu’il commence à lorgner celle d’Ottawa.
La Confédération canadienne scinde les pouvoirs fédéraux et les pouvoirs provinciaux. À cette époque, les gouvernements provinciaux ne jouent qu’un rôle supplétif au gouvernement central. Comme il y a peu d’argent alloué aux projets provinciaux, les députés ont peu de pouvoir de réalisation et d’action. Cette place sur la colline parlementaire est plutôt prise par les gens d’affaires et les riches familles de la ville de Québec pour qui l’argent amène le pouvoir.
Dans la division des pouvoirs, l’Assemblée législative se garde la part du lion dans les droits et pouvoirs sur le développement du Canada, les provinces étant en reste avec la gestion des écoles et l’ouverture de nouvelles régions.
De 1867 à 1874, il est possible pour un homme d’être député en même temps au parlement provincial et député ou sénateur à Ottawa. Les députés ont alors le double mandat et doivent siéger aux deux assemblées. Le Québec est la dernière province de la Confédération à retirer ce privilège aux députés. La double députation amoindrit le pouvoir des provinces. De plus, les députés préfèrent siéger à Ottawa, ce qui laisse les provinces avec un plus faible nombre de députés présents en Chambre lors des sessions.