Première transmission transatlantique sans fil
Au tournant du XXe, les communications sont en plein changement. Les fils pour le télégraphe s’étendent le long des routes pour relier les villes. La distance et les cours d’eau, dont le Saint-Laurent, nuisent considérablement aux liaisons.
Avant-gardiste, Laurier surveille l’avancement des communications en Europe. Le 17 mars 1902, il signe une convention avec Guglielmo Marconi, physicien, homme d’affaires italien et inventeur d’un système de communication sans fil utilisant le code Morse. Cette convention prévoit la construction d’installations de communication transatlantique, en plus de prévoir la construction d’outils de communication entre les phares, les stations côtières et les navires sillonnant le Saint-Laurent.
En travaillant ainsi avec Marconi, Laurier s’assure du développement rapide des communications sur le fleuve et dans le golfe Saint-Laurent, en plus de viser les communications avec l’Europe dans les années suivantes.
Deux ans plus tard, le gouvernement de Laurier va plus loin et signe un contrat avec la Marconi Wireless Telegraph Company of Canada pour la construction et l’opération d’un réseau de stations de radiotélégraphie maritime, aujourd’hui connues comme les « stations marines de radio ». Le Canada s’impose avec ce premier réseau du genre et devient précurseur dans la transmission sans fil au monde.
Ce système de communication connaît une expansion fulgurante dans les années suivantes. En 1904, il n’y a que six stations le long du Saint-Laurent. En 1915, on en compte pas moins de 21. De même, en 1904-1905, seuls quatre bateaux possèdent des équipements de télégraphie sans fil : le Stanley, le Canada, le Minto et le Lady Laurier. En 1913, près de 90 navires canadiens sont en mesure de communiquer grâce à cette invention de Marconi.
Fait anecdotique, ce sont deux opérateurs de Marconi qui envoient le signal de SOS dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, au moment du naufrage du Titanic. Pas moins de 800 personnes sont sauvées cette nuit-là lorsqu’un navire répond à l’appel.
Cette avancée technologique est majeure pour la navigation, plus spécifiquement sur le Saint-Laurent. L’équipement permet de meilleures communications que les phares et assure une plus grande sécurité sur les eaux. Ce système est encore utilisé aujourd’hui pour la surveillance maritime dans le Saint-Laurent.
Wilfrid Laurier a rapidement compris que cette invention allait changer les communications de l’époque. Il a eu raison d’investir dans cette nouvelle technologie.