La place de l'Église dans le quotidien
Depuis la fondation de la Nouvelle-France, la religion catholique est omniprésente dans la vie quotidienne des résidents. Avec l’arrivée des Anglais, la religion protestante prend sa place sur le territoire. Pour contrer cette arrivée, l’Église catholique amène encore plus ses disciples sous son égide et prend une place de plus en plus importante tant au niveau des décisions familiales que politiques. C’est l’ultramontanisme qui s’installe et domine jusque dans les années 1950.
L’ultramontanisme se caractérise par un rejet absolu de tout compromis entre le catholicisme et la pensée moderne, tout en affirmant la priorité de la société religieuse sur la société civile ; en clair, hors de l’Église, point de salut. Cet ensemble de doctrines est présent surtout dans les populations catholiques francophones et encore plus particulièrement au Québec.
Très puissants dans les années 1860 et les décennies suivantes, les tenants de l’ultramontanisme prônent plusieurs principes : exercice du pouvoir sur l’éducation, réforme des lois pour qu’elles soient conformes au droit canonique (mariage, autorité paternelle, mœurs, etc.), surveillance de la législation civile par l’épiscopat, etc. Selon cette doctrine, les libéraux et leurs idées ne peuvent être perçus que comme des radicaux anticléricaux.
Contraire à son époque, Wilfrid Laurier n’est pas fervent de l’implication catholique et religieuse dans la vie sociale, particulièrement en politique. Malgré des parents catholiques et un enseignement classique religieux, il ne considérera jamais les préceptes de l’Église dans sa prise de décision, tant personnelle que politique.