La vie sociale et les loisirs
Le tournant du XXe siècle est aussi un moment charnière dans le développement de la vie quotidienne au pays. Malgré de grandes évolutions, la population fait toujours face à certains défis. Ainsi, s’éclairer et se chauffer ne sont pas des acquis pour tous. L’électricité est présente en ville, mais peu dans les régions. Il faudra attendre encore plusieurs dizaines d’années pour que l’électrification soit généralisée sur le territoire canadien.
L’hiver canadien force les habitants à chauffer les résidences plusieurs mois par année. En 1900, le chauffage est produit presque exclusivement à base de bois, coupé dans les forêts à proximité. Les types d’âtres et de foyers varient d’un lieu à l’autre, mais tous recherchent un même résultat : réchauffer une pièce ou la maison, au mieux, pour assurer la survie des résidents pendant l’hiver. Ce chauffage au bois est l’un des éléments les plus polluants de l’époque, rendant l’air insalubre à plusieurs endroits au pays pendant la période hivernale.
Cette vie citadine, rythmée par les saisons et le climat, l’est aussi par l’industrialisation. Les horaires de travail des urbains deviennent fixes et très rigides, ce qui contraste avec les paysans dont la vie est dictée par les saisons et les tâches qui s’y rattachent. Les nouveaux horaires de la ville entraînent, par contre, de véritables moments pour les loisirs, modifiant ainsi les façons de se divertir.
Les loisirs du temps
Au tournant du XXe siècle, considérant la croissance rapide de la population urbaine, le contexte favorise les spectacles ambulants, tels que les cirques et les curiosités vivantes. Les sports attirent assurément les foules, autant au niveau de la pratique du sport que de la participation dans les gradins. Notons d’ailleurs qu’à partir de 1860, le baseball gagne une grande popularité auprès des ouvriers francophones. Ironiquement, c’est l’un des seuls sports que l’on n’associe pas aux Britanniques, le baseball puisant ses racines aux États-Unis.
Les Canadiens qui vivent hors des grandes villes se divertissent différemment. Les cercles de discussion, les parties de cartes et les soirées musicales improvisées sont nombreux à cette époque.
Pour sa part, Wilfrid Laurier trouve son divertissement dans les livres. Grand lecteur, il aime lire sur ses idoles politiques, dont Abraham Lincoln. Il y puise aussi l’inspiration pour ses discours.