Accord de réciprocité
Dès le début du XXe siècle, il est incontournable pour Laurier que le Canada se développe économiquement. À ce moment, les libéraux de Laurier sont pour les échanges entre les pays. Pour cette raison, il sait qu’une alliance avec les États-Unis est inévitable.
À l’automne 1910, Wilfrid Laurier négocie, avec le président William Howard Taft, un accord de réciprocité avec les États-Unis. Laurier est probablement l’un des premiers à parler de libre-échange avec notre voisin du sud. Il croit que l’ouverture des échanges commerciaux permettra aux producteurs manufacturiers et aux agriculteurs d’augmenter leur production pour la vendre à nos voisins.
Nous voulons vous ouvrir nos marchés à la condition que vous nous ouvriez les vôtres. Ce serait un avantage mutuel. Nous produisons certaines choses plus que nous n’en pouvons consommer ; d’un autre côté, notre production est au-dessous de nos besoins, de sorte que nous avons à exporter et à importer. (1910)
Les résidents canadiens sont en grande majorité contre cette entente. Ils craignent l’annexion du pays avec les États-Unis et la perte de l’indépendance canadienne.
Afin de signer cette entente, Laurier et ses acolytes négocient des termes qui plairont aux producteurs, tout en s’attirant le moins de critique possible de la part du reste de la population. Dans les échanges commerciaux, les produits naturels canadiens sont privilégiés et les produits manufacturés sont autorisés dans une limite acceptable.
Après de nombreuses négociations, le 26 janvier 1911, le Canada signe sa première entente de réciprocité avec les États-Unis. Selon Laurier, les Canadiens ont la meilleure partie de l’entente.
Le premier ministre est satisfait, mais pas les Canadiens. Ils le feront savoir lors de l’élection du 21 septembre de la même année. En grande partie à cause de cet accord, Laurier perd la gouvernance du pays et quitte le siège de premier ministre qu’il a occupé durant quinze ans pour retourner dans l’opposition officielle. Laurier ne reprendra pas le pouvoir, et ce, jusqu’à la fin de sa vie politique.