D’intérimaire à leader
Le 2 juin 1887, Edward Blake, alors chef du Parti libéral, démissionne pour cause de maladie. Il désigne Wilfrid Laurier comme successeur. Bon ami de Blake, Laurier a su démontrer ses capacités et son esprit visionnaire en Chambre, ce qui lui vaut ce poste.
De prime abord, Laurier ne souhaite pas prendre ce poste d’envergure. Il ne se sent ni la santé ni la force politique d’assumer le titre de chef du Parti libéral du Canada. Ses amis et collègues lui assurent qu’il est digne d’un tel mandat. Le 18 juin 1887, après plusieurs jours de réflexion, Laurier accepte le titre de chef, mais souligne qu’il assumera ce mandat temporairement, jusqu’au retour d’Edward Blake.
Dans son for intérieur, Laurier ne croit pas qu’un simple Canadien français puisse prendre un tel poste dans un parti fédéral et l’amener à la tête du pays, une telle situation ne s’étant jamais vue auparavant.
Edward Blake ne redeviendra jamais chef du Parti libéral. Ce poste temporaire prend donc un sens permanent pour Laurier, alors qu’il mène ses troupes à l’élection de mars 1891.
Laurier subit alors sa première défaite à titre de chef de parti. Résilient, il ne s’en fait pas et envisage déjà son prochain défi : rassembler ses membres et créer un grand congrès national pour souder les idées du parti afin d’être prêts pour les prochaines élections. Il veut créer et gouverner un Canada uni, à l’image de tous.