Aller au contenu principal

Un libéral avec une nouvelle vision

Déjà à cette époque, la liberté et l’engagement politique sont indissociables de l’homme. Les notions d’harmonie et d’union de races font partie du langage de Laurier. Plus encore, elles font partie de ses valeurs quotidiennes. Wilfrid Laurier fait preuve d’une ouverture d’esprit et d’un désir d’inclusion peu fréquent chez les politiciens de l’époque. Il s’impose avec une nouvelle vision pour son pays. Dès ses premières années à la tête du pays, il se distance de ses prédécesseurs sur de nombreux points, particulièrement au sujet de l’autonomie du Canada face à sa mère patrie.

Wilfrid Laurier a toujours été convaincu que le Canada devait prendre de plus en plus d’autonomie face à l’Angleterre. Dès ses premiers mandats de député, il agit dans ce sens. Le Canada doit se démarquer et assumer son autonomie par ses décisions et ses prises de position.

Liberté militaire

Dans ce sens, une des premières décisions marquantes du premier mandat Laurier est de se distancer de la mère patrie à propos de l’implication canadienne dans les conflits militaires britanniques. Laurier se rend à Londres à l’été 1897 pour discuter de projets militaires entre les dominions britanniques et la mère patrie. Devant tous les représentants des dominions et colonies britanniques, il prend position pour le maintien du statu quo, en rejetant une participation à la fédération impériale proposée par Londres.

Sir Laurier

C’est lors de ce premier voyage en Angleterre que Wilfrid Laurier est fait Sir par la reine Victoria, le 22 juin 1897. Ce titre l’importune puisqu’il le reçoit alors qu’il tente de prendre ses distances face à la mère patrie. Il tente de ne pas en faire grand cas à son retour au Canada.

Indépendance religieuse

Laurier se distingue aussi de ses prédécesseurs par sa position face à la religion. Il prône la distinction entre la politique et la religion dans la prise de décision. Il prône une tolérance religieuse où chacun est libre de s’adonner au culte de son choix et de la façon dont il le désire.

Tant que j’occuperai le poste que j’occupe, chaque fois qu’il sera de mon devoir de prendre une position sur une question quelconque, cette position, je la prendrai non pas au point de vue du catholicisme, non pas au point de vue du protestantisme, mais je la prendrai pour des motifs qui peuvent s’adresser aux consciences de tous les hommes aimant la justice, la liberté et la tolérance. 3 mars 1896

Il souhaite défendre ce qui est juste et moral pour les hommes de volonté, sans égards à leur provenance et leur religion.

Le désir de gouverner pour tous

Dès son premier mandat de premier ministre, Wilfrid Laurier gouverne autant pour les Canadiens francophones que pour les Canadiens anglophones. La langue n’est pas un marqueur distinctif pour lui. Tous les citoyens méritent d’être représentés de la même façon et surtout, d’être respectés dans leurs croyances et leur appartenance religieuse.

Dans ce même ordre d’idée, pour Laurier, il est indéniable que tous les citoyens canadiens ont le droit d’exprimer clairement leur opinion. Ils sont libres d’en faire influence sur un groupe, mais en aucun cas il n’est possible de l’imposer à ce même groupe.

« La constitution, comme je l’ai déjà dit, entend que l’opinion de chacun soit librement exprimée comme il la conçoit. » 26 juin 1877

Le Canada doit s’unir

Télécharger la vidéo : MP4 (7,56 Mo), WebM, (7,56 Mo), Ogg (6,39 Mo) (50 secondes)

Laurier a le désir d’unir les francophones et anglophones pour assurer la réussite de la Confédération.
Wilfrid Laurier, le pays avant tout avec André Pratte, Les publications universitaires #19, Productions EBICO

[Monsieur André Pratte et un reporter se parlent dans une bibliothèque]

André Pratte : Ce qui animait la vision de Laurier c’est que, il était profondément convaincu que si le Canada ne fonctionnait pas, les francophones, le Québec, la province de Québec seraient rapidement avalés par les États-Unis et que ça serait la fin du français et de la religion catholique. Donc, le premier souci de Laurier c’était de préserver l’union canadienne au bénéfice des francophones. Et donc là, le défi était considérable, évidemment de faire partager à ces gens de races différentes des convictions communes sur l’avenir du pays. Mais au-delà de ça, par exemple, si vous prenez Trudeau qui voulait une charte des droits, Laurier il a la forme précise que devait prendre l’union canadienne. Pour lui, ce n’était pas important, ce qui fallait faire c’est rapprocher les deux races, de sorte que ce soit possible qu’elles gèrent ensemble le pays naissant qu’était le Canada.