Zoé, l’amour de sa vie
Wilfrid Laurier fait la connaissance de Zoé Lafontaine pendant ses études, alors qu’il vit chez le docteur Gauthier à Montréal. Elle y est alors pensionnaire et donne des cours de piano aux enfants du docteur pour aider financièrement sa famille. La relation entre Wilfrid et Zoé se développe tranquillement, à force de se côtoyer quotidiennement. Ils partagent souvent leurs soirées autour du piano sur lequel joue Zoé.
Tous deux timides et discrets, ils se trouvent plusieurs points en commun. Par contre, plusieurs circonstances viennent nuire à cette union. Tous les deux sont peu fortunés et possèdent peu de biens. Wilfrid souhaite s’installer de façon plus confortable dans sa vie professionnelle avant de prendre en charge une famille. De plus, sa maladie le fait craindre pour son avenir. En 1862 et 1863, il traverse de fortes crises qui le clouent au lit pendant de longues périodes. Comme il craint alors de ne pas vivre vieux et de mourir de tuberculose, il n'ose pas se marier. Il ne souhaite pas obliger Zoé à vivre son calvaire.
Alors qu’il part pour L’Avenir, Laurier continue d’entretenir sa relation avec Zoé par une correspondance assidue. Rien ne laisse toutefois présager une demande en mariage de sa part. Zoé reste à Montréal dans l’attente.
C’est un autre prétendant qui pousse finalement Laurier à faire sa grande demande. En effet, le matin du 13 mai 1868, Laurier reçoit un télégramme du docteur Gauthier lui demandant de se rendre à Montréal immédiatement. À son arrivée, Wilfrid va retrouver le Dr Gauthier qui l’informe que Zoé a accepté d’épouser un autre homme, décision prise à contrecœur parce qu’elle désespère que Wilfrid lui fasse sa grande demande. Apprenant cela, Wilfrid se décide enfin à demander la main de Zoé qui accepte aussitôt. Ils se marient le soir même, à la Cathédrale de Montréal.
Après le mariage, le couple s’installe ensemble dans la résidence des Poisson, jusqu’en 1876, l’année de la construction de leur résidence.
Alors que Wilfrid est député, son épouse va parfois le rejoindre à Québec et par la suite à Ottawa. À partir de 1897, elle réside en permanence avec son époux dans la résidence acquise par les membres du Parti libéral à Ottawa. Le couple reviendra dans leur résidence d’Arthabaskaville à la saison estivale et au moment des fêtes de Noël et du Jour de l’An.
En 1918, le couple célèbre 50 ans de mariage dans leur maison d’Ottawa. Ils n’auront jamais d’enfants. Ce couple aura vécu de nombreux tourments, mais Zoé aura appuyé son mari tout au long de leur vie.